Livre audio: Le Petit Poucet

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Livre audio: Le Petit Poucet

Le Petit Poucet Charles Perrault
Le Petit Poucet est un conte de Charles Perrault, tiré des Contes de ma mère lOye, parus en 1697. Cest également le nom du personnage principal de ce conte.
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Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons; laîné navait que dix ans, et le plus jeune nen avait que sept.

On sétonnera que le bûcheron ait eu tant denfants en si peu de temps; mais cest que sa femme allait vite en besogne, et nen avait pas moins de deux à la fois.

Ils étaient fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce quaucun deux ne pouvait encore gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, cest que le plus jeune était fort délicat et ne disait mot: prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit.

Il était fort petit, et, quand il vint au monde, il nétait guère plus gros que le pouce, ce qui fit quon lappela le petit Poucet. Ce pauvre enfant était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours tort. Cependant il était le plus fin et le plus avisé de tous ses frères, et, sil parlait peu, il écoutait beaucoup. Il vint une année très fâcheuse, et la famine fut si grande que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs enfants.

Un soir que ces enfants étaient couchés, et que le bûcheron était auprès du feu avec sa femme, il lui dit, le cœur serré de douleur:

“Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants; je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois, ce qui sera bien aisé, car, tandis quils samuseront à fagoter, nous navons quà nous enfuir sans quils nous voient.

– Ah! sécria la bûcheronne, pourrais-tu toi-même mener perdre tes enfants?”

Son mari avait beau lui représenter leur grande pauvreté, elle ne pouvait y consentir; elle était pauvre, mais elle était leur mère. Cependant, ayant considéré quelle douleur ce lui serait de les voir mourir de faim, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant. Le petit Poucet ouït tout ce quils dirent, car ayant entendu, de dedans son lit, quils parlaient daffaires, il sétait levé doucement et sétait glissé sous lescabelle de son père, pour les écouter sans être vu. Il alla se recoucher et ne dormit point du reste de la nuit, songeant à ce quil avait à faire.

Il se leva de bon matin, et alla au bord dun ruisseau, où il emplit ses poches de petits cailloux blancs, et ensuite revint à la maison. On partit, et le petit Poucet ne découvrit rien de tout ce quil savait à ses frères. Ils allèrent dans une forêt fort épaisse, où à dix pas de distance, on ne se voyait pas lun lautre. Le bûcheron se mit à couper du bois, et ses enfants à ramasser des broutilles pour faire des fagots. Le père et la mère, les voyant occupés à travailler, séloignèrent deux insensiblement, et puis senfuirent tout à coup par un petit sentier détourné.

Lorsque ces enfants se virent seuls, ils se mirent à crier et à pleurer de toute leur force.

Le petit Poucet les laissait crier, sachant bien par où il reviendrait à la maison, car en marchant il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs quil avait dans ses poches. Il leur dit donc:

“Ne craignez point, mes frères; mon père et ma mère nous ont laissés ici, mais je vous ramènerai bien au logis: suivez-moi seulement.”

Ils le suivirent, et il les mena jusquà leur maison, par le même chemin quils étaient venus dans la forêt. Ils nosèrent dabord entrer, mais ils se mirent tous contre la porte, pour écouter ce que disaient leur père et leur mère.

Dans le moment que le bûcheron et la bûcheronne arrivèrent chez eux, le seigneur du village leur envoya dix écus, quil leur devait il y avait longtemps, et dont ils nespéraient plus rien.

Cela leur redonna la vie, car les pauvres gens mouraient de faim. Le bûcheron envoya sur lheure sa femme à la boucherie. Comme il y avait longtemps quelle navait mangé, elle acheta trois fois plus de viande quil nen fallait pour le souper de deux personnes. Lorsquils furent rassasiés, la bûcheronne dit:

“Hélas! où sont maintenant nos pauvres enfants? Ils feraient bonne chère de ce qui nous reste là. Mais aussi, Guillaume, cest toi qui les as voulu perdre; javais bien dit que nous nous en repentirions. Que font-ils maintenant dans cette forêt? Hélas! mon Dieu, les loups les ont peut-être déjà mangés! Tu es bien inhumain davoir perdu ainsi tes enfants!”

Le bûcheron simpatienta à la fin; car elle redit plus de vingt fois quils sen repentiraient, et quelle lavait bien dit. Il la menaça de la battre si elle ne se taisait.

Ce nest pas que le bûcheron ne fût peut-être encore plus fâché que sa femme, mais cest quelle lui rompait la tête, et quil était de lhumeur de beaucoup dautres gens, qui aiment fort les femmes qui disent bien, mais qui trouvent très importunes celles qui ont toujours bien dit. La bûcheronne était tout en pleurs:

“Hélas! où sont maintenant mes enfants, mes pauvres enfants!”

Elle le dit une fois si haut, que les enfants, qui étaient à la porte, layant entendue, se mirent à crier tous ensemble:

“Nous voilà! nous voilà!”

Elle courut vite leur ouvrir la porte, et leur dit en les embrassant:

“Que je suis aise de vous revoir, mes chers enfants! Vous êtes bien las, et vous avez bien faim; et toi, Pierrot, comme te voilà crotté, viens que je te débarbouille.”

Ce Pierrot était son fils aîné, quelle aimait plus que tous les autres, parce quil était un peu rousseau, et quelle était un peu rousse. Ils se mirent à table, et mangèrent dun appétit qui faisait plaisir au père et à la mère, à qui ils racontaient la peur quils avaient eue dans la forêt, en parlant presque toujours tous ensemble. Ces bonnes gens étaient ravis de revoir leurs enfants avec eux, et cette joie dura tant que les dix écus durèrent.

Mais, lorsque largent fut dépensé, ils retombèrent dans leur premier chagrin, et résolurent de les perdre encore; et, pour ne pas manquer leur coup, de les mener bien plus loin que la première fois. Ils ne purent parler de cela si secrètement quils ne fussent entendus par le petit Poucet, qui fit son compte de sortir daffaire comme il avait déjà fait; mais, quoiquil se fût levé de grand matin pour aller ramasser de petits cailloux, il ne put en venir à bout, car il trouva la porte de la maison fermée à double tour.

Il ne savait que faire, lorsque, la bûcheronne leur ayant donné à chacun un morceau de pain pour leur déjeuner, il songea quil pourrait se servir de son pain au lieu de cailloux, en rejetant par miettes le long des chemins où ils passeraient: il le serra donc dans sa poche.

Le père et la mère les menèrent dans lendroit de la forêt le plus épais et le plus obscur; et, dès quils y furent, ils gagnèrent un faux-fuyant, et les laissèrent là.

Le petit Poucet ne sen chagrina pas beaucoup, parce quil croyait retrouver aisément son chemin, par le moyen de son pain quil avait semé partout où il avait passé; mais il fut bien surpris lorsquil ne put en retrouver une seule miette; les oiseaux étaient venus qui avaient tout mangé.

Les voilà donc bien affligés; car, plus ils marchaient, plus ils ségaraient et senfonçaient dans la forêt.

La nuit vint, et il séleva un grand vent qui leur faisait des peurs épouvantables. Ils croyaient nentendre de tous côtés que les hurlements de loups qui venaient à eux pour les manger. Ils nosaient presque se parler, ni tourner la tête. Il survint une grosse pluie, qui les perça jusquaux os; ils glissaient à chaque pas, et tombaient dans la boue, doù ils se relevaient tout crottés, ne sachant que faire de leurs mains.

Le petit Poucet grimpa au haut dun arbre, pour voir sil ne découvrirait rien; ayant tourné la tête de tous côtés, il vit une petite lueur comme dune chandelle, mais qui était bien loin, par delà la forêt. Il descendit de larbre, et lorsquil fut à terre, il ne vit plus rien: cela le désola. Cependant, ayant marché quelque temps avec ses frères, du côté quil avait vu la lumière, il la revit en sortant du bois. Ils arrivèrent enfin à la maison où était cette chandelle, non sans bien des frayeurs: car souvent ils la perdaient de vue; ce qui leur arrivait toutes les fois quils descendaient dans quelque fond.

Ils heurtèrent à la porte, et une bonne femme vint leur ouvrir. Elle leur demanda ce quils voulaient. Le petit Poucet lui dit quils étaient de pauvres enfants qui sétaient perdus dans la forêt, et qui demandaient à coucher par charité. Cette femme, les voyant tous si jolis, se mit à pleurer, et leur dit:

“Hélas! mes pauvres enfants, où êtes-vous venus? Savez-vous bien que cest ici la maison dun Ogre qui mange les petits enfants?

– Hélas! madame, lui répondit le petit Poucet, qui tremblait de toute sa force, aussi bien que ses frères, que ferons-nous? Il est bien sûr que les loups de la forêt ne manqueront pas de nous manger cette nuit si vous ne voulez pas nous retirer chez vous, et cela étant, nous aimons mieux que ce soit Monsieur qui nous mange; peut-être quil aura pitié de nous si vous voulez bien len prier.”

La femme de lOgre, qui crut quelle pourrait les cacher à son mari jusquau lendemain matin, les laissa entrer, et les mena se chauffer auprès dun bon feu; car il y avait un mouton tout entier à la broche, pour le souper de lOgre.

Comme ils commençaient à se chauffer, ils entendirent heurter trois ou quatre grands coups à la porte: cétait lOgre qui revenait. Aussitôt sa femme les fit cacher sous le lit, et alla ouvrir la porte. LOgre demanda dabord si le souper était prêt, et si on avait tiré du vin, et aussitôt se mit à table. Le mouton était encore tout sanglant, mais il ne lui en sembla que meilleur. Il flairait à droite et à gauche, disant quil sentait la chair fraîche.

“Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens dhabiller, que vous sentez.

– Je sens la chair fraîche, te dis-je encore une fois, reprit lOgre, en regardant sa femme de travers, et il y a ici quelque chose que je nentends pas.”

En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit.

“Ah! dit-il, voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme! Je ne sais à quoi il tient que je ne te mange aussi: bien ten prend dêtre une vieille bête. Voilà du gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois ogres de mes amis, qui doivent me venir voir ces jours-ci.”

Il les tira de dessous le lit, lun après lautre. Ces pauvres enfants se mirent à genoux, en lui demandant pardon; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin davoir de la pitié, les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce seraient là de friands morceaux, lorsquelle leur aurait fait une bonne sauce. Il alla prendre un grand couteau; et en approchant de ces pauvres enfants, il laiguisait sur une longue pierre, quil tenait à sa main gauche. Il en avait déjà empoigné un, lorsque sa femme lui dit:

“Que voulez-vous faire à lheure quil est? naurez-vous pas assez de temps demain?

– Tais-toi, reprit lOgre, ils en seront plus mortifiés.

– Mais vous avez encore là tant de viande, reprit sa femme: voilà un veau, deux moutons et la moitié dun cochon!

– Tu as raison, dit lOgre: donne-leur bien à souper afin quils ne maigrissent pas, et va les mener coucher.”

La bonne femme fut ravie de joie, et leur porta bien à souper; mais ils ne purent manger, tant ils étaient saisis de peur. Pour lOgre, il se remit à boire, ravi davoir de quoi si bien régaler ses amis. Il but une douzaine de coups de plus quà lordinaire: ce qui lui donna un peu dans la tête, et lobligea de saller coucher.

LOgre avait sept filles, qui nétaient encore que des enfants. Ces petites ogresses avaient toutes le teint fort beau, parce quelles mangeaient de la chair fraîche, comme leur père; mais elles avaient de petits yeux gris et tout ronds, le nez crochu, et une fort grande bouche, avec de longues dents fort aiguës et fort éloignées lune de lautre. Elles nétaient pas encore fort méchantes; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient déjà les petits enfants pour en sucer le sang.

On les avait fait coucher de bonne heure, et elles étaient toutes sept dans un grand lit, ayant chacune une couronne dor sur la tête. Il y avait dans la même chambre un autre lit de la même grandeur: ce fut dans ce lit que la femme de lOgre mit coucher les sept petits garçons; après quoi, elle salla coucher auprès de son mari.

Le petit Poucet, qui avait remarqué que les filles de lOgre avaient des couronnes dor sur la tête, et qui craignait quil ne prît à lOgre quelques remords de ne les avoir pas égorgés dès le soir même, se leva vers le milieu de la nuit, et prenant les bonnets de ses frères et le sien, il alla tout doucement les mettre sur la tête des sept filles de lOgre, après leur avoir ôté leurs couronnes dor, quil mit sur la tête de ses frères, et sur la sienne afin que lOgre les prît pour ses filles, et ses filles pour les garçons quil voulait égorger.

La chose réussit comme il lavait pensé; car lOgre, sétant éveillé sur le minuit, eut regret davoir différé au lendemain ce quil pouvait exécuter la veille. Il se jeta donc brusquement hors du lit, et, prenant son grand couteau:

“Allons voir, dit-il, comment se portent nos petits drôles; nen faisons pas à deux fois.”

Il monta donc à tâtons à la chambre de ses filles, et sapprocha du lit où étaient les petits garçons, qui dormaient tous, excepté le petit Poucet, qui eut bien peur lorsquil sentit la main de lOgre qui lui tâtait la tête, comme il avait tâté celles de tous ses frères. LOgre, qui sentit les couronnes dor:

“Vraiment, dit- il, jallais faire là un bel ouvrage; je vois bien que je bus trop hier au soir.”

Il alla ensuite au lit de ses filles, où ayant senti les petits bonnets des garçons:

“Ah! les voilà, dit-il, nos gaillards; travaillons hardiment.”

En disant ces mots, il coupa, sans balancer, la gorge à ses sept filles. Fort content de cette expédition, il alla se recoucher auprès de sa femme. Aussitôt que le petit Poucet entendit ronfler lOgre, il réveilla ses frères, et leur dit de shabiller promptement et de le suivre. Ils descendirent doucement dans le jardin et sautèrent par-dessus les murailles. Ils coururent presque toute la nuit, toujours en tremblant, et sans savoir où ils allaient.

LOgre, sétant éveillé, dit à sa femme:

“Va-ten là-haut habiller ces petits drôles dhier au soir. “

LOgresse fut fort étonnée de la bonté de son mari, ne se doutant point de la manière quil entendait quelle les habillât, et croyant quil lui ordonnait de les aller vêtir, elle monta en haut, où elle fut bien surprise, lorsquelle aperçut ses sept filles égorgées et nageant dans leur sang. Elle commença par sévanouir, car cest le premier expédient que trouvent presque toutes les femmes en pareilles rencontres.

LOgre, craignant que sa femme ne fût trop longtemps à faire la besogne dont il lavait chargée, monta en haut pour lui aider. Il ne fut pas moins étonné que sa femme lorsquil vit cet affreux spectacle.

“Ah! quai-je fait là? sécria-t-il. Ils me le payeront, les malheureux, et tout à lheure.”

Il jeta aussitôt une potée deau dans le nez de sa femme; et, layant fait revenir:

“Donne-moi vite mes bottes de sept lieues, lui dit-il, afin que jaille les attraper.”

Il se mit en campagne, et après avoir couru bien loin de tous les côtés, enfin il entra dans le chemin où marchaient ces pauvres enfants, qui nétaient plus quà cent pas du logis de leur père. Ils virent lOgre qui allait de montagne en montagne, et qui traversait des rivières aussi aisément quil aurait fait le moindre ruisseau.

Le petit Poucet qui vit un rocher creux proche le lieu où ils étaient, y fit cacher ses six frères et sy fourra aussi, regardant toujours ce que lOgre deviendrait. LOgre, qui se trouvait fort las du long chemin quil avait fait inutilement (car les bottes de sept lieues fatiguent fort leur homme), voulut se reposer; et, par hasard, il alla sasseoir sur la roche où les petits garçons sétaient cachés. Comme il nen pouvait plus de fatigue, il sendormit après sêtre reposé quelque temps, et vint à ronfler si effroyablement, que les pauvres enfants neurent pas moins de peur que quand il tenait son grand couteau pour leur couper la gorge.

Le petit Poucet en eut moins de peur, et dit à ses frères de senfuir promptement à la maison pendant que lOgre dormait bien fort, et quils ne se missent point en peine de lui. Ils crurent son conseil, et gagnèrent vite la maison.

Le petit Poucet, sétant approché de lOgre, lui tira doucement ses bottes, et les mit aussitôt. Les bottes étaient fort grandes et fort larges; mais, comme elles étaient fées, elles avaient le don de sagrandir et de se rapetisser selon la jambe de celui qui les chaussait; de sorte quelles se trouvèrent aussi justes à ses pieds et à ses jambes que si elles eussent été faites pour lui. Il alla droit à la maison de lOgre, où il trouva sa femme qui pleurait auprès de ses filles égorgées.

“Votre mari, lui dit le petit Poucet, est en grand danger; car il a été pris par une troupe de voleurs, qui ont juré de le tuer sil ne leur donne tout son or et tout son argent. Dans le moment quils lui tenaient le poignard sur la gorge, il ma aperçu et ma prié de vous venir avertir de létat où il est, et de vous dire de me donner tout ce quil a de vaillant, sans en rien retenir, parce quautrement ils le tueront sans miséricorde. Comme la chose presse beaucoup, il a voulu que je prisse ses bottes de sept lieues que voilà, pour faire diligence, et aussi afin que vous ne croyiez pas que je sois un affronteur.”

La bonne femme, fort effrayée, lui donna aussitôt tout ce quelle avait; car cet Ogre ne laissait pas dêtre fort bon mari, quoiquil mangeât les petits enfants.

Le petit Poucet, étant donc chargé de toutes les richesses de lOgre, sen revint au logis de son père, où il fut reçu avec bien de la joie. Il y a bien des gens qui ne demeurent pas daccord de cette dernière circonstance, et qui prétendent que le petit Poucet na jamais fait ce vol à lOgre; quà la vérité il navait pas fait conscience de lui prendre ses bottes de sept lieues, parce quil ne sen servait que pour courir après les petits enfants. Ces gens là assurent le savoir de bonne part, et même pour avoir bu et mangé dans la maison du bûcheron.

Ils assurent que lorsque le petit Poucet eut chaussé les bottes de lOgre, il sen alla à la cour, où il savait quon était fort en peine dune armée qui était à deux cents lieues de là, et du succès dune bataille quon avait donnée. Il alla, disent-ils, trouver le roi et lui dit que, sil le souhaitait il lui rapporterait des nouvelles de larmée avant la fin du jour. Le roi lui promit une grosse somme dargent sil en venait à bout.

Le petit Poucet rapporta des nouvelles, dès le soir même; et cette première course layant fait connaître, il gagnait tout ce quil voulait; car le roi le payait parfaitement bien pour porter ses ordres à larmée; et une infinité de demoiselles lui donnaient tout ce quil voulait, pour avoir des nouvelles de leurs fiancés et ce fut là son plus grand gain.

Il se trouvait quelques femmes qui le chargeaient de lettres pour leurs maris; mais elles le payaient si mal, et cela allait à si peu de chose quil ne daignait mettre en ligne de compte ce quil gagnait de ce côté-là. Après avoir fait pendant quelque temps le métier de courrier, et y avoir amassé beaucoup de biens, il revint chez son père, où il nest pas possible dimaginer la joie quon eut de le revoir. Il mit toute sa famille à son aise. Il acheta des offices de nouvelle création pour son père et pour ses frères; et par là il les établit tous, et fit parfaitement bien sa cour en même temps.



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الاستاد عبد اللطيف استاذ علوم طبيعية والحياة يدرس في ثانوية مصطفى الاشرف بباب الزوار بالجزائر العاصمة

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